SCIENCE FICTION : L'HOMME DANS LE LABYRINTHE de Robert Silverberg Beaucoup de lecteurs apprécient de lire parfois de bons bouquins de science-fiction. Certaines œuvres méritent que vous y jetiez un œil... Ou les deux.
"Muller vivait depuis neuf ans dans le labyrinthe légendaire de la planète Lemnos. Maintenant, il le connaissait bien. Il savait ses pièges, ses méandres, ses embranchements trompeurs, ses trappes mortelles. Depuis le temps, il avait fini par se familiariser avec cet édifice de la dimension d'une ville, sinon avec la situation qui l'avait conduit à y chercher refuge. " Tous les hommes qui avaient tenté de pénétrer dans le labyrinthe de Lemnos avant Muller étaient morts d'une façon atroce. Tous ceux qui avaient essayé de l'y rejoindre par la suite avaient été massacrés. Cette construction fabuleuse est truffée de pièges en tous genres, qui la rendent virtuellement imprenable, et de surcroit, elle regorge de créature en tous genres, des petits charognards friands de cadavres aux bêtes féroces et carnivores. Aujourd'hui, Ned Rawlins, jeune scientifique un peu idéaliste, vient d'atterrir près du labyrinthe. Il a reçu l'ordre de ramener Muller sur la Terre, sa planète natale, qui a besoin de lui. Sa planète qui, neuf ans auparavant, l'avait impitoyablement chassé, forcé à se réfugier sur Lemnos, suite à une mission diplomatique sur une planète inconnue qui a très mal tourné. Muller avait été envoyé un peu vite sur Beta-Hydri, où vivent des êtres étranges, qui vont modifier sensiblement les ondes magnétiques de son cerveau. A son retour parmi les siens, le courageux astronaute ne peut s'empêcher de communiquer à ses semblables une atroce douleur de l'âme, une puanteur de l'esprit, comme il la nomme. S'approcher de Muller devient insoutenable pour quiconque, il dégage une aura de tristesse, de dégoût, de dépression telle qu'il devient vite un paria, un homme qui ne peut plus vivre en société, que tout le monde fuit comme la peste.
L’homme dans le labyrinthe, c'est donc aussi celui qui a du fuir, celui qui ne peut plus vivre parmi les siens, celui que la différence a mis au ban. Seul et isolé pendant neuf ans, Muller va avoir le temps de fourbir sa haine des autres, d'alimenter sa propension à la misanthropie, son refus définitif de frayer avec les hommes. Mais voilà, parmi ceux qui débarquent un beau matin sur Memnos, nous trouvons, outre le sympathique Rowlins déjà cité, le plus retors et machiavélique Boardman, autrefois ami et compagnon d'aventures de Muller. C'est d'ailleurs lui qui parvint à l'époque à le convaincre de se rendre sur Beta-Hydri, et qui est donc à l'origine de sa déchéance. Comment faire sortir Muller autrement que par la ruse, la tromperie, la duplicité? La fin justifiera t' elle les moyens? Silverberg signe là un classique du genre, plutôt bien écrit, qui n'offre guère de résistance au lecteur. Cela se lit facilement, c'est un roman qui contient en son sein un suspens suffisamment bien entretenu, et une analyse impitoyable des rapports faussés qui régissent les relations humaines. Un livre touchant, où on se prend à apprécier et à comprendre cet homme rongé par la solitude, qui n'a pas forcément décidé son sort, mais semble (en surface) prêt à tout pour boire le calice jusqu'à la lie.
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_________________ [center] "Homo homini lupus : L'homme est un loup pour l'homme"[/center]
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[center] Société Anonyme / Fondée en 1936 [/center]
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