également introuvable : "MANTRA" d'Ernst Jünger (in memoriam Michel Belline) - postface de "la troisième oreille" (Marcel Belline), 1971.
Ceux qui se cassent la tête pour savoir s'il est possible de vivre dans les étoiles n'ont pas la moindre idée de ce qu'est la VIE.
Quand nous montons jusqu'au monde des neiges, tout phénomène devient simple - cristallin. La vie parle d'une voix plus claire.
Les glaces éternelles. Réservoir inépuisable de chaleur, de force d'amour.
Nous sommes, tout à la fois, embryons d'un état supérieur et sein maternel qui porte cet état.
L'essaim d'éphémères que le vent disperse a, lui aussi, sa patrie sa patrie intemporelle, son assurance hors du temps.
Naissance et mort. C'est sous cette forme que l'individu a payé, et son entrée, et sa sortie, quelle qu'ait été la pièce jouée à l'intérieur.
Quand la mort se rapproche à la vitesse de l'éclair, il nous semble que la vie ne peut lui échapper. Mais il ne s'agit pas là de vitesse. La vie est en dehors du temps. C'est ce qui provoque la rage secrète du démon.
Lors même que la mort pourchasse la vie à la vitesse de la lumière, celle-ci garde un empan d'avance sur la mort qui s'attache à ses pas, et n'est que son ombre.
La vie est hors du temps et descend jusque dans le temps. Que la mort survienne, et elle rentre ses antennes.
La vie est aussi hors de l'espace, et s'avance jusque dans l'espace. Lorsque la mort pénètre dans la maison, elle n'y trouve que l'intendant. Elle rencontre des arrières-gardes en train de se replier sur le gros de la troupe.
Nous sommes accoutumés à considérer la mort, de maladie par exemple, ou dans un accident, comme une cause qui met fin à la vie. Erreur : c'est au contraire la vie qui appelle la mort, voulant entrer dans un état nouveau.
Quand nous mourrons, nous nous laissons guider par un instinct. De là vient, entre autres causes, que la civilisation fait croître la longévité.
Nous parcourons encore la suite de nos ancêtres, mais à reculons et retournons à notre origine. Les vieillards retombent en enfance : c'est un début.
L'oeil se révulse [la vue décroît] : plus besoin de lunettes.
Le mourant tire l'échelle derrière lui.
Leibnitz : "L'âme est le miroir de l'univers indestructible". Mais dans le miroir aussi, l'indestructible a sa place [ce qui est dans le miroir est aussi indestructible].
Nous avons en nous un avocat du diable. Il invente des raisons, des syllogismes, des artifices contre l'impérissable. Il est là pour cela.
Il est des choses qu'une partie de notre être est bien forcée de dissimuler à l'autre. L'heure de notre mort est de celles-là.
C'est seulement la survenue de la mort qui nous surprend, non la mort elle-même. Nous nous sommes égarés, un moment durant, comme si l'on nous réveillait. Puis nous savons que l'heure est venue de nous lever. Nous n'avions cessé de la connaître durant notre sommeil, durant la longue nuit.
********************************************************************************* VO :
Die köpfe, die darüber spekulieren, ob auf den Sternen Leben möglich sei, haben vom LEBEN keine Vorstellung.
Beim Aufstieg in die Schneewelt wird die Erscheinung einfacher - kristallische. Das Leben spricht deutlicher.
Das Ewige Eis. Ein unerschöpflicher Speicher von Wärme, von Liebeskraft.
Wir sind zugleich die Embryonen eines höheren Zustandes und solche, die mit diesem Zustand schwanger gehen.
Auch der eintagsfliegenschwarm, der im Winde verweht, hat zeitlose Heimat, zeitlose Sicherheit.
Geburt und Tod. Damit hat das individuum seinen Eintritt und seinen Austritt bezahlt, gleichviel, welches Stück gespielt wurde.
Wenn der Tod sich mit der Geschwindigkeit des Blitzes nähert, meinen wir, dass Leben ihm nicht entrinnen kann. Es handelt sich aber nicht um Geschwindigkeit. Das Leben ist ausserhalb der Zeit. Das ruft den Ingrimm des dämons hervor.
Auch wenn der Tod mit der Geschwindigkeit des Lichtes dem Leben nacheilt - es bleibt ihm immer noch um eine Spanne voraus. Es haftet als Schatten an seiner Spur.
Das Leben ist ausserhalb der Zeit und reicht in die Zeit hinein. Wenn der Tod kommt, ziehlt es seine Fühlhörner zurück.
Das Leben ist ausserhalb des Raumes und ragt in den Raum hinein. Wenn der Tod in das Haus eintritt, trifft er nur den Verwalter an. Er stösst auf Nachhuten, die sich auf die Hauptmacht zurückziehen.
Wir sind gewohnt, den Tod, etwa durch Krankheitoder durch einen Unfall, als Ursache zu sehen, die das Leben beschliesst. Das ist einen Irrtum; es ist vielmehr das Leben, das den Tod herbeiruft, wenn es in einen neuen Stand eintreten will.
Wenn wir sterben, folgen wir einem Instinkt. Das ist eine der Ursachen, aus denen mit der Zivilisation auch die Langlebigkeit wächst.
Wir durchlaufen die Ahnenreihe noch einmal im umgekehrten Sinn, kehren zur Ursprung zurück. Das Greise Kinder werden, ist ein Beginn.
Das Auge bricht : wir bedürfen der Brille nicht mehr.
Der Sterbende zieht der Leiter hinter sich ein.
Leibnitz : " Die Seele ist der Spiegel des unzerstörbaren Universum". Aber auch ist Spiegel ist Unzerstörbares.
Wir haben einen Advocatus Diaboli in uns. Er erfindet Gründe, Schlüsse und Mittel gegen das Unzerstörbare. Das ist seine Aufgabe.
Es gibt Dinge, die ein Teil unseres Wesens dem anderen verbogen halten muss. Die Kenntnis der Todesstunde gehört dazu.
Nur der Eintritt des todes überrascht uns, nicht der Tod selbst. Wir sind für einen Augenblick erschrocken, als ob wir geweckt würden. Dann wissen wir, dass die Sturde zum Aufstehen gekommen ist. Wir kannten sir während des ganzes Schlafes, während der langen Nacht.
_________________ [justify][font="arial,helvetica,sans-serif"]Aujourd'hui, on ne peut plus dire qu'on ne savait pas. Quelqu'un qui est mal informé, c'est quelqu'un qui s'en fout.
L'Hist[/font][font="georgia,serif"]oire de l'humanité devient de plus en plus une course entre l'éducation et la catastrophe.[/font][font="georgia,serif"] "[/font]([font="georgia,serif"]Herbert George Wells )[/font][/justify]
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