Je suis de ton avis Kortex. Gagne à l'euromillion et monte une équipe de programmeurs, je veux bien être conseiller à temps perdu dans le projet
Simple idée qui me passe dans l'esprit, tel un éclair, que je pose ici pour vous inviter à approfondir en ce sens, n'ayant moi-même pas le temps : Faire une sorte de pub/propagande pour hs2fusion sur des sites/forums de fans de la 2e guerre mondiale de toutes sortes (historiens, maquettistes etc). Il y en a des tonnes, de ces gens, de tous les âges, qui pourraient, amoureux de ce jeu par les possibilités qu'il offre, et pourquoi pas, financer un éventuel projet du type de celui que l'on parle. C'est peut être utopiste, mais qui sait. Bref.
Venons-en au RETEX de la partie Bavière Trio avec Love (SS), Denis (Soviet) et moi-même (Roastbeef).
Je démarre au Sud, Love au Nord-ouest, Denis à l'Est. La lenteur de ma division d'infanterie appuyée de lourd et patauds Churchills m'aiguille vers une stratégie à court terme de sécurisation d'une aire vitale peu ambitieuse mais correcte, sans aventure poussée vers le zep central fournisseur de paras, sachant que j'y arriverai trop tard face aux SS et aux chars Russes. Je m'installe donc tranquillement, privilégiant la défense en profondeur que j'apprécie, gardant une certaine élasticité au niveau de mes rares chars mobiles (M10, Achilles et Fi,et attribuant la défense des quartiers sud de la ville à mes Churchills Croco et 75mm, ainsi qu'à mes AVRE 290mm. Seul bémol durant cette phase, un bombardier à réaction SS lâche sa bombe au pur hasard en plein sur mon stock de munes, que je n'ai pas encore eu le temps de disperser. La mythique chance (ou intuition) lovienne frappe encore et toujours
Voyant que Denis cherche à progresser sur mon jaune (centre-est) qui est très bien défendu en profondeur et le sachant déjà aux prises au Nord avec Love, je décide de prendre l'[b]initiative [/b]plutôt que réagir à l'incursion soviétique. J'attaque donc en direction de l'Est, par les ponts, là où je m'attends à voir peu de troupes Russes, celles-ci étant réparties sur les autres points chauds. L'assaut doit être [b]rapide [/b]pour capturer le village avant l'arrivée de renforts Russes. Il le sera. Pilonnage de 203mm et bombardement aérien juste avant l'attaque, afin de conserver un minimum de [b]surprise[/b], et assaut [b]massif et brutal[/b]d'infanterie appuyés de M10 et Shermans. L'opération est un succès. Je sécurise le secteur avec des AC et me permets même la prise du Vert sur l'ouest de l'île de départ de Denis. Love me détruit un 203mm avec son bombardier, et manque de peu le second. Le lance-roquette SS aura une chance inouïe face à un 2*20mm DCA anglais en vadrouille derrière le front quelques minutes plus tard.
J'évacue le gros de mes forces mobiles vers mes bases de départ pour monter une nouvelle opération, tout en laissant une défense minimale afin de retarder Denis dans sa reconquête. Celui-ci ayant du évacuer le centre de la map avec le gros de ses troupes pour faire face à Love et à moi-même au Sud, je m'engouffre et capture les blancs, ainsi que le zep central pour les paras. Love tente d'intervenir, mais les PIAT de Sa Majesté et un Achilles font de gros dégâts contre les Panzer SS accompagnés d'une infanterie insuffisante. Jusque là, tout se passe à merveille, les pertes sont limitées et le gain est considérable, les pertes infligées aux deux adversaires sont réjouissantes, en particulier aux SS d'élite en ville, face auquel un affrontement en terrain découvert aurait été un massacre pour mes troupes. Love contre attaque au centre, mais ma défense en profondeur et bien étalée le retarde et l'oblige à avancer méticuleusement, en subissant des pertes irremplaçables pour les rangs clairsemés de la SS. Je décide à nouveau de ne pas réagir mais plutôt de prendre l'initiative. Pour occuper Love et me donner le temps de déplacer mes forces mobiles, je monte une opération aéroportée à la hâte, sur 2 zeps, qui sera un cuisant échec, mais le but était de gagner du temps. L'opération véritable est prête, et sera décisive. Mes chars accompagnés d'infanterie motorisée sont dans leurs bases de départ à l'Ouest et s'ébranlent sur le bleu ciel. L'attaque est rapide, relativement coûteuse à cause des panzerfausts ennemis, mais le zep est pris, et je continue ma percée en direction de la base de départ Lovienne.
Ce dernier continue son action en ville, mais ma défense tient bon et je sens qu'il s'essouffle. Denis reprend du terrain à l'Est, mais ses maigres forces ne sont pas une réelle menace, et je peux me permettre de laisser faire l'IA pour le retarder. Il arrive rapidement à bout de force sans pouvoir reprendre de zep. Au Nord, mon offensive s'essouffle, mais des renforts bienvenus viennent la relancer, et cette fois, elle peut poursuivre sans rencontrer du réelle résistance. Les dernières forces loviennes tentent un dernier assaut au centre, mais une nouvelle fois, la défense composée de Churchill, d'infanterie et d'AC bloque l'ennemi et son Koenigstiger hors de portée du Vert. Victoire.
Quelques considérations intéressantes. N'ayant plus vraiment la prise en main de HS2 après quelques mois d'absence, ma "vitesse d'exécution" en terme de clics à la minutes est bien plus basse, je n'en doute pas, que celle de mes adversaires. Le côté intéressant du Fusion actuel, c'est que malgré cela, il est possible de remporter une victoire, en palliant à ces faiblesses par la prise des bonnes décisions au bon moment, par [b]l'esprit d’initiative[/b]. Si j'avais été réactif, il y a fort à parier que je me serais essoufflé face à Denis et Love au centre. Au lieu de cela, j'ai choisis de faire [b]ma [/b]guerre.
Je constate également que sur ce jeu, il est possible de gagner avec des stratégies et des façon de jouer totalement différentes, et que celles-ci vont bien au-delà du feuille/caillou/ciseau. Sur les 3 joueurs présents, il y a clairement trois façon de jouer différentes, que j'avais déjà analysées pour moi il y a quelques mois. Les voici dans leurs grandes lignes, forces et faiblesses, ceci étant mon interprétation personnelle, nous pouvons en débattre avec plaisir :
Denis, le style "Joueur solo micromaniaque" : Denis est assurément un excellent joueur solo de sudden strike. Certainement meilleur que je ne l'étais. Il a gardé tous les réflexes du solo et les as transposés dans les parties multis. Sa force est la qualité de sa micro-gestion. Il est capable de faire des miracles avec très peu d'unités et de matériel. Il est dangereux car son style de jeu est discret, on a tendance à l'oublier, et quand on se rend compte de ce qu'il mijotait, c'est souvent trop tard, il est derrière nos lignes, où a réussi son action commandos pour détruire une de nos pièces maitresses. La faiblesse de ce style de jeu, c'est simplement qu'autant de micro-gestion, ça prend forcément du temps, et ça à tendance à obnubiler. D'où de mauvais choix stratégiques globales et un manque de réactivité sur des secteurs où l'attention n'est pas portée. Ces faiblesses sont souvent fatales, car les petites victoires remportées ça et là derrière les lignes ennemies ou sur des points précis, sont balayées d'un seul coup par une grosse offensive sur un point faible vital.
Love, le style "tacticien académicien organisé évolutif" : Académicien car les techniques loviennes restent fréquemment les mêmes. Elles sont celles qui ont fait leurs preuves tout au long de la série des Sudden, transposables sur fusion comme sur l'arena. Leur seule faiblesse est d'être connues et donc prévisibles. Tacticien, car sur la portion de front où Love se concentre, il est le maître incontesté, tactiquement parlant. Il connaît le jeu mieux que personne, forces et faiblesses des unités, et sait les utiliser. Organisé, je crois que chacun a pu constater à quel point Love est bien organisé quand il joue. Les chars sont groupés, les ravits aussi, les camions de même. Chaque unité est à sa place, quitte à raser une forêt pour qu'elles le soient, les groupes sont clairement définis. Evolutif car Love est capable de faire évoluer sa tactique au fil du temps, malgré le côté académicien. Il sait s'améliorer constamment, petit à petit. Sa force est une efficacité incomparable en affrontement localisé, face à face. La faiblesse que je vois dans tout cela, c'est le côté prévisible de ses tactiques et stratégies. Quand on connaît Love, on sait que s'il est à l'action sur un point du front, le reste sera passablement dégarni. La stratégie que j'adopte systématiquement contre lui, c'est de refuser l'affrontement direct, car je le sais meilleur de part son organisation, sa connaissance et sa tactique localisée. Si Love commence à chercher des noises sur un point du front, il y a 2 raisons possibles : Soit il prépare un assaut en vue de capturer un zep, soit il veut vous attirer dans un piège mortel. Dans les deux cas, la meilleure solution, si vous en avez les moyens, c'est de prendre l'initiative et d'attaquer un autre point de la carte, au même moment, tout en limitant les pertes par une pratique de la défense élastique et en profondeur là où il agit
Vouloir répondre par le face à face, c'est creuser sa propre tombe quasi à tous les coups, en particulier en terrain découvert. Parfois, les circonstances font que c'est la seule solution, et dans ce cas, ma fois, advienne que pourra.
Rommel, ou Kortex (car je pense que nous avons un style assez proche avec quelques nuances que je développerai), le style "Stratège microgestionneur, tacticien bordélique, Alpha". Stratège car je crois que nous avons à l'esprit durant la partie, le but ultime, qui est la victoire, et que nous pesons constamment nos actions en ce sens "Est-ce utile pour la victoire finale ou non". Microgestionneur car nous avons également cette influence du solo de vouloir placer son canon AC exactement entre le tilleul et le sapin, juste là, pour qu'il puisse prendre de flanc le char ennemi au niveau de son passage entre la maison verte et la orange.
L'avantage, c'est que, quand nous avons le temps, c'est diablement mortel, et ça permet d'avoir une défense "qui se démerde toute seule", avec l'IA. Ce qui nous permet de porter notre attention ailleurs sur le front. La faiblesse réside dans le fait que le temps passé à réfléchir stratégiquement et à micro-gérer les infirmiers, rebouteux et autres éléments vitaux et bandants à placer pile-poil, on ne le consacre pas aux autres unités, au côté tactique. Bien souvent, derrière mes troupes super bien micro-gérées, c'est le foutoir, le bordel. Les caisses de munes sont déchargées autour de l'arti, mes camions sont bloqués au milieu, mes rebouteux sont perdus aux quatres coins de la map, des chars sont portés disparus car cachés derrière une maison loin du front, bref, c'est le bordel permanent.
Le côté Alpha, c'est le côté preneur d'initiative, et il est central. Quand je saisis la stratégie adverse, son point d'action, son intention actuelle, je ne cherche que rarement à réagir. Je ne le fais qu'en cas de nécessité vitale. Au contraire, je m'en désintéresse totalement, n'en tenant compte que pour monter une opération totalement opposée, sur un autre point, un autre axe. Je refuse systématiquement de laisser l'initiative. C'est très militaire, très Zun Tsu. Le seul objectif c'est que mon action soit plus bénéfique que l'action adverse. Qu'elle soit par exemple moins couteuse. Ou qu'elle me rapporte plus, qu'elle détruise des éléments vitaux ennemis. Le fait de placer une défense élastique micro-gérée permet cela. Une défense en ligne et basique se fera balayée et ouvrira les portes de vos arrières à l'ennemi. C'est une stratégie particulièrement adaptée face à des joueurs comme Love (ou Akou, ou Echo, qui ont un style semblable, avec des nuances), car cela évite de se faire tailler en pièce en "One vs One" réglementaire. Les nuances entre Kortex et moi, c'est que je crois qu'il est plus "microgestionneur" (la tendance au médecin itinérant, ou supermécano qui répare tout
) là où je suis un peu plus "vision globale", "prise de recul".